Knud Kappelgaard est un poète danois qui a débuté
en 1981 avec son premier recueil de poèmes. Il écrit
des poèmes en français depuis plusieurs années.Nous
avons le très grand plaisir de vous présenter un
choix de poèmes et d'essais de Knud Kappelgaard
Le Chagrin
quand le chagrin appelle
on change soudain
à cause de la perte
déchiré choqué
malgré ce qui était attendu
il n'y a rien à faire
aucun à plaire
tout est vide
jusqu'à ce que la douleur se montre
comme une solution
avec le chagrin
qui purifie l'âme
d'une clarté
une nouvelle lumière
qui brille
d'une larme
dans le soleil
créant
un arc de pluie
qui donnera l'espoir
quand mon coeur bat
c'est pour toi
quand mon âme vibre
c'est pour toi
quand ma pensée se répand
c'est pour toi
quand je crois
c'est en toi
quand tu es là
je ne regarde que toi
quand tout sera toute à la fois
je crois que c'est toi
La Rose
connaissez-vous les roses
qui fleurissent pendant tout l'hiver
partout sur les murs qui nous entourent
connaissez-vous le vrai amour
dans les couleurs en petites doses?
avez-vous oublié les fleurs
qui ne sont pas sans odeur
en donnant elles-mêmes
sans aucun problème
vous vous souvenez de l'enfance
les jardins avec une certaine ambiance
qui s'épanouit en explosions
avec toutes sortes d'éruptions
d'une rose
qui vit
toujours dans ma vie
Le timide
je pense à toi
jour et nuit
comme si
tu me suis
quand je dors
dans mon lit
m^me si
j'ai tort
je te regarde
dans la pluie
comme si
tu diras oui
je t'admire
sous le soleil
quand tu portes un corbeil
je t'aime
dans ma fantaisie
ce qui reste
c'est la courtoisie
Mais je sais
trop timide
que mon amour
il est vrai
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le matin
j'ouvre les fenêtres
dans ma chambre
de l'hôtel Montmartois
au dehors
les chats chassant
se sont tus maintenant
pendant que je parle
avec mon copain
sur le coeur du destin
en regardant
le Sacré Coeur
avec un croissant en main
et une grande tasse
vers mes lèvres
qui bougent au courant
d'un sifflet
dans la rue
que je ne connais pas très bien
d'abord
à l'arrivée
de mon voyage si long
que j'oublie tout
pour me rafraîchir
dans un petit salon
vide et polonnais
en sincérité
avec l'atmosphère
le soleil rouge par la poussière
ici
pour quelques instants
seulement
la vie
d'une rue au quartier de Montmartre
est pleine
de tout ce que j'aime
avec la simplicité et la multitude
de toutes langues
qui se comprennent
sans problème
il y a la vendeuse
me donnant une quiche lorraine
maternellement
sans y réfléchir
en souriant légèrement
avec ses mains rapides
et son regard lucide
et chaleureux
sans rien dire
maintenant
les trottoirs sont humides
pour inviter le soleil
de retourner
dans ce quartier
avec ses différents tempéraments
melangés et purs
comme un chat rayonné
qui miaule
avec les moteurs
raffinant les façades
derrière lesquelles
vivent les ballades
d'une histoire vitale
La nuit
est pleine de chats
qui se rencontrent
dans les cours
de Montmartre
en miaulant
pour aimer
encore mieux
la valse d'un accordéon
dans un bistro fermé
où je suis avec toi
en tournant notre amour
qui revient
si je tiens mon masque du bal
jusqu'au matin
s'enflamme le mensonge
la lune disparue
que je n'ai pas vue
à cause de mon rêve
vivant dans l'ombre
où je suis né
destiné
pour oublier
le malheur
trouvant mon coeur
exposé
tout à l'heure
même si je t'aime
je sais que je te blesserai
même si je te sème
mon âme dans ton coeur
même si je t'aime
je vais faire des erreurs
que je ne veux pas -
écrasant ton coeur
même si je t'aime
sans doute je te tromperai
sans le savoir
avec un mot brusquement né
même si je t'aime
je pourrais être atroce
malgré les innocences
dans les premières noces
même si je veux dire
que je ne veux que le bien
qui se transforme pour le pire
si tu m'appartient pour rien
elle porte une cruche sur la tête
à travers la vie et la porte
elle chante dans une fête
où elle danse une danse forte
elle porte la voile secrète
pour ne pas révéler som pouvoir
qu'elle cache d'un sourire discrète
quand elle attend la lune de soir
elle porte l'indéfinissable
depuis l'aube jusqu'au coucher
du soleil qui brûle sur le sable
elle reste debout pour gagner
et faire ses devoirs
en riant d'une voix fatale
qui tuera le noir
d'un ton qui nourrit les cigales
le petit joue
dans le parc vert
le vieillard
sur le banc
le regarde
c'est son hiver
le petit s'approche
pour demander
l'heure
le vieillard souriant
lui donne
son coeur
on bavarde
un peu
le petit et le vieillard
sous le ciel bleu
le petit
ne voit pas
que le vieillard pleure
Je ne sais pas quoi dire
mon cerveau est vide
comme un désert
sec et torride.
Tu m'as tout dit
comme de l'eau coulante
pleine de vagues
roulantes et vivantes
Allons nous nous combiner
en un grand melon jaune
que nous mangerons
avec du kir à Beaune.
Après je peux tout dire
facilement et couramment
tandis que tu es silencieuse
sans que tu dises comment
C'est difficile d'être un être humain.Celui qui
dit le contraire fuit de sa vie.
Pas seulement dans les mass medias nous sommes confrontés
à la souffrance globale, nous sommes sans puissance mais
pas moins dans la vie quotidienne sur un plan personnel toujours.
Nous ne savons pas ce qui nous attend.
Le grand écrivain danois, Martin A. Hansen, décrit
les paysans comme le fond fertile qui sait maintenir la ténacité
malgré tout.
La vie doit continuer. Si on veut ou non.
Même dans la tragédie la pire la veuve dans une histoire
chez un autre grand écrivain St.St. Blicher était
capable à raconter tout le récit.
C'est le récit qui ouvre ce que tant d'écrivains
ont découvert.
L'écrivain du Prix Nobel, Johs. V. Jensen, décrit
la ronde en folie et en résignation qui s'arrête
parce que le métier à tisser est estimé par
tout le monde.
C'est la ténacité du travail qui couvre les événements
grotesques.
J'aime bien les écrivains avec la cohérence entre
la vie et l'écriture. L'art et la vie se donnent la main,
une main tenace.
La vie doit aussi continuer aujourd'hui où les mêmes
conditions sont ici malgré une société de
prospérité pour donner un réseau : les cris
de l'abîme se trouvent en distance pour la plupart.
Mais, ils sont là et y seront toujours autant que je suis
le plus proche de moi-même.
Alors, nous fuyons tous en parlant de choix libre comme si c'est
la démocratie.
Ou est-ce que le choix libre est une excuse pour une idéologie
qui n'assume la responsabilité ?
La ténacité des paysans était basée
sur une vie pauvre où la famille est la plate-forme.
Aujourd'hui, la moitié des gens vit seule.
Nous connaissons "l'allez-nous voir" comme un phénomène
scandinave qui isole encore plus.
On ne sait jamais si on dérange ou non..
C'est évident que dans une société qui change
tellement, ce sera encore plus difficile d'être tenace parce
qu'il n'y a pas la famille pour laquelle lutter - rien que pour
soi-même.
Les professionnels ne savent pas comment porter le fardeau.
Alors qui ???
L'espoir c'est de regarder une bougie et attendre qu'elle continue
à briller quand on est parti dans le noir.
En ce temps-ci, nous fuyons tout ce qui est noir, les ombres entre
les maisons, nous achetons tout ce qui ressemble à être
bien et sans problèmes.
Sinon nous pouvons très vite trouver une autre chaîne
avec des figures charmantes et sympathiques qui disparaissent
très vite de nouveau parce qu'ils n'ont pas d'ambiance.
Nouvelle chaîne!
Nous espérons de ne pas cesser d'espérer.
Alors, nous perdrons l'avenir, même s'il nous semble plus
que jamais sans espoir.
Ce n'est pas l'avenir qui nous donne l'espoir. Non, c'est par
le maintien énergique de l'espoir autour du bien, car malgré
le mal on peut toujours créer une chance pour l'avenir.
C'est d'abord par l'existence de la plus profonde déséspérance
que le présent aura la plus grande force.
Nous focusons si fortement sur l'instant que nous oublions instantanément
nous-mêmes.
C'est de LA FOLIE.
Le vide a besoin d'etre rempli par le sens et le désir
est né.Pour aller de l'extérieur et vice versa pour
créer le contour, le caractère, l'attitude et l'action.
La relation des hommes s'appelle en latin - religio - en français
- religion.
L'espoir est le déplacement entre le noir et la lumiére
pour trouver le bon chemin.
Est-ce par hasard que le mot espoir est plaçe entre la
foi - et l'amour?
Il y a beaucoup de monde à aimer.
C'est difficile et incroyable à comprendre pourquoi tant
de gens se haïssent en se combattant.
Puisqu'on a eu le bonheur d'avoir vécu une tendresse et
une sécurité comme tout petit, il n'y pas d'excuse
pour ne pas aimer le bien qui se trouve partout. Alors bien qu'on
ait eu une enfance pas trop solide, on possède comme adulte
la possibilité de choisir vraiment le bien.
C'est souvent une mauvaise explication de se déclarer un
produit d'une mauvaise enfance avec l'attitude laissez-faire.
Il faut reconnaître que ce n'est pas constructif dans cette
vie courte que nous avons sur la terre.
C'est pourquoi qu'il est nécessaire pour nous d'accepter
la responsabilité et de chercher de régénérer
ce qui est sain et bon comme toutes les générations
avant nous.
Voilà pourquoi nous ne devons jamais oublier d'aimer et
en même temps de rester attentifs et alertes pour lutter
contre ce qui détruit dans le monde. Nous aurons la force,
si nous aimons nous-mêmes et cherchons à aimer ceux
pour qui c'est difficile d'exprimer leur don de tendresse.
Au baptême, en général, nous avons reçu
le don d'être aimé et d'aimer l'autrui.
Nous espérons en ce rite parce que nous désirons
protéger nos enfants et les générations à
venir.
Quand nous nous trouvons trompés dans notre tendresse et
nous devenons amers et seuls, il ne faut jamais oublier que très
tôt nous avons reçu des ressources pour répéter
nos vies d'une nouvelle manière.
C'est-à-dire que c'est possible de traverser le mal en
passage pour se voir grandir encore plus et aimer ce à
quoi nous croyons.
C'est-à-dire que nous ne perdrons pas l'espoir mais tous
les jours nous apprenons de distinguer entre le bien et le mal.
Allons vivre les bonnes choses qui nous pénètrent
pour continuer à aimer.